La Réflexologie, son cadre et ses courants de pensée

La Réflexologie, son cadre et ses courants de pensée

Livret de 19 pages pour mieux comprendre la Réflexologie : l’évolution du cadre de son exercice en France et ses différents courants de pensée.

Sommaire

  • Le cadre de la discipline
  • Pour une approche holistique du bien-être
  • La reconnaissance professionnelle de la réflexologie
  • La reconnaissance thérapeutique de la réflexologie
  • Les différents courants de pensée de la réflexologie
  • La Réflexologie, une discipline holistique riche et complexe
  • Fiche de présentation de la pratique réflexologique : Notions essentielles
  • Principaux courants de la Réflexologie en France

OBJECTIF DU LIVRET

Les « courants de pensées » qui constituent la discipline réflexologique sont très divers, il peut paraître parfois difficile de s’y retrouver. Que vous soyez professionnel de santé, praticien réflexologue ou simple usager, ce livret vous donnera accès à une information claire et vérifiée sur les différentes approches de la réflexologie.

Définition de la Réflexologie

La réflexologie est une pratique manuelle qui repose sur le principe selon lequel chaque organe, chaque partie du corps ou fonction physiologique correspond à une zone dite « zone réflexe » projetée notamment sur les pieds, les mains, le visage ou les oreilles.


LE CADRE DE LA DISCIPLINE

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dans sa Constitution de 1948, définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». La santé est ainsi prise en compte dans sa globalité et associée à la notion de bien-être.

Même si les dimensions du bien-être peuvent varier selon les cultures et les indi- vidus, elles incluent souvent des éléments liés à la santé physique, au bien-être émotionnel, aux relations interpersonnelles, à l’environnement de travail, à la réalisation personnelle et à la contribution à la communauté.

La prise en compte du bien-être des populations et sa mesure sont également au cœur des préoccupations de l’Organisation des Nations Unies (ONU), puisqu’elle oriente sa propre définition du bien-être sur l’importance des liens sociaux et de la liberté.

Pour l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui insiste sur la dimension économique et monétaire, le bien-être sera d’autant plus grand que les institutions permettront aux citoyens de gérer leur propre vie et d’avoir le sentiment que l’investissement de leur temps et de leurs ressources sera rentable.

Quelle que soit la définition retenue, la promotion du bien-être est devenue une priorité pour de nombreuses organisations, institutions éducatives et politiques publiques, reconnaissant ainsi le rôle crucial du bien-être dans la santé globale, la productivité et le bonheur des individus.

Le concept de bien-être souligne l’importance d’une approche holistique de la santé, intégrant le corps, l’esprit et l’environnement social, pour atteindre une vie pleine et satisfaisante.

Définition

L’approche holistique consiste à prendre en compte la personne dans sa globalité plutôt que de la considérer de manière morcelée. Une vision holistique de l’être humain tient compte de ses dimensions physique, mentale, émotionnelle, familiale, sociale, culturelle, spirituelle.

Le développement de recherches empiriques sur le bien-être est relativement tardif en France, il s’observe surtout depuis les années 1970, avec notamment :

  • le Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie (CRÉDOC)
  • l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)
  • l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS)

La frontière entre santé et bien-être est clairement tracée par l’Assurance Mala- die, autour du critère de « service médical rendu ». Contrairement aux dépenses de santé (CURE), les prestations considérée comme relevant du «simple confort» (autre nom du bien-être) ne sont pas remboursées.

Dit autrement, et bien que le « soin bien-être » joue un rôle dans la prévention et l’entretien du capital santé (CARE), il n’entre pas dans le cadre médical réglementé de l’action thérapeutique.

Les pratiques de bien-être, à l’instar de la Réflexologie, s’inscrivent dans le champ des pratiques non conventionnelles, c’est-à-dire hors du champ biomédical de référence.

Deux axes contribuent à la reconnaissance de la discipline réflexologique :

  • reconnaissance professionnelle, visant à faire reconnaître la pratique en tant que métier
  • reconnaissance thérapeutique, visant à la mise au point d’un protocole de pratiques, commun à tous les Réflexologues

Chronologie

  • TITRE RNCP
    Certifications professionnelles reconnues par l’Etat. Le premier Titre RNCP de réflexologue a été accordé en 2015
  • FICHE MÉTIER
    Elaboration en 2020 de la fiche métier de Réflexologue par l’Office National d’information sur les enseignements et les professions (ONISEP)
  • RÉFÉRENTIEL D’ACTIVITÉ
    Elaboration en 2022 d’un Référentiel d’activités, de certifications et de compétences par la Collégiale des Fédérations et des Syndicats de Réflexologie
  • NORME AFNOR
    A partir de 2023, élaboration à l’initiative de cette même Collégiale, d’une Norme métier auprès de l’AFNOR. Les textes de la future norme (AFNOR/S99R | Norm’Info), portant sur la Qualité de service du réflexologue, ont été mis au point au cours de l’année 2024 et la publication de la norme de Réflexologue est prévue pour 2025.

Le champ d’application d’une Norme volontaire

Les démarches entreprises depuis un dizaine d’années ont permis une meilleure lisibilité du métier et de fixer un cadre commun, mais elles ne feront pas de la réflexologie une profession dite « réglementée ».

La réglementation relève des Pouvoirs publics. Elle est l’expression d’une Loi ou d’un Règlement et son application est imposée. A contrario, les normes revêtent un caractère volontaire : s’y conformer n’est pas une obligation. Elles traduisent

«simplement» l’engagement du praticien à satisfaire un niveau de qualité et sécurité reconnu et approuvé.

Vers une labellisation ?

Une fois la norme publiée, un processus de labélisation pourra être envisagé. En effet, l’Association française de normalisation (AFNOR) est habilitée à décerner des labels attestant de «l’exemplarité de la volonté d’une institution publique ou privée, selon un strict cahier des charges élaboré par l’État, les professions et les partenaires sociaux».

Le Label qui est un terme rigoureusement encadré par la Loi, atteste de la mise en place de bonnes pratiques pourra jouer un rôle de garantie pour la clientèle du Réflexologue, particuliers et professionnels. Il pourra également constituer un levier efficace pour faire évoluer la règlementation française.

Cette étape de reconnaissance du métier de réflexologue reste à mettre en œuvre.

L’intérêt d’unE étude clinique sur la Réflexologie

Bien que la réflexologie joue un rôle dans la prévention et l’entretien du capital santé, elle n’entre pas dans le cadre médical réglementé de l’action thérapeutique établie par les autorités françaises.

Seules des études cliniques, réalisées dans les conditions prévues par le Code de la santé publique, rendent possible dans un cadre précis, la qualification « d’ac- tion thérapeutique ».

La recherche clinique correspond, quant à elle, aux études scientifiques réalisées sur la personne humaine, en vue du développement des connaissances biolo- giques ou médicales. Il s’agit de recherches prospectives, qui impliquent le suivi de patients ou de volontaires sains.

En France, ces recherches sont strictement encadrées par la Loi Jardé (Article L1121-1), elles constituent une démarche très complexe, très rigoureuse (et coû- teuse).

Définition

La loi française définit l’action thérapeutique comme une action efficace et éprouvée scientifiquement dans la lutte contre les maladies, permettant de guérir ou de prévenir une affection.



Une recherche relativement timide en France

A l’instar de nombreuses pratiques inspirées des approches traditionnelles de soins, la Réflexologie bénéficie de recherches de plus en plus soutenues. Cepen- dant, en France le nombre d’études cliniques demeure encore très faible.

Quelques exemples :



Une recherche relativement timide en France

La responsabilité des Réflexologues eux-mêmes peut-être mise en avant. Leur connaissance des procédures d’évaluation est souvent lacunaire. Cette carence méthodologique se retrouve de manière symptomatique dans diverses approximations sémantiques commises par les praticiens. Ainsi il n’est pas rare de constater encore une confusion entre les termes approche, méthode, technique et protocole. Souvent employés de manière indifférenciée ces termes désignent pourtant des réalités bien différentes !

Toutefois la raison majeure du manque d’études cliniques sur la réflexologie en France tient probablement à la démarche clinique elle-même : elle nécessite du temps et des moyens financiers et humains importants. La mise en œuvre d’un protocole rigoureusement décrit, reproductible et pouvant être expliqué, est indispensable. Un cahier d’observation est également strictement formalisé. En outre ces documents doivent être rédigés conformément aux procédures médicaments.

Le cahier de charge ou protocole de recherche doit impérativement comporter les éléments listés ci-dessous.

  1. Titre de l’étude et les références protocoles
  2. Mots clés
  3. Coordonnées du promoteur, du médecin coordonateur et du responsable scientifique
  4. Type d’étude
  5. Planning, méthodes de « soin », et fréquences des séances
  6. Objectifs principaux
  7. Objectifs secondaires
  8. Les échelles
  9. Nombre de sujets nécessaires
  10. Information et consentement des volontaires. Période d’exclusion
  11. Critères d’inclusion
  12. Critères de non inclusion
  13. Principaux critères d’exclusion en cours d’essai
  14. Calendrier des contrôles
  15. Critère de jugement principal
  16. Critère de jugement secondaire
  17. Descriptif du protocole « soin »
  18. Analyses statistiques
  19. Aspects éthiques et administratifs (les autorisations ministérielles, CPP, CNIL, assurance)

LES DIFFÉRENTS COURANTS DE PENSÉE DE LA RÉFLEXOLOGIE

La réflexologie, quel que soit le courant de pensée dont elle s’inspire, a pour tronc commun la stimulation des zones et points réflexes. Son objectif étant la prise en charge globale de la personne (approche holistique), il est naturel que la discipline propose une large palette de techniques.

Cette grande richesse peut toutefois compliquer la tâche de la recherche scienti- fique et créer une certaine confusion auprès du public et des professionnels.

Il est essentiel que le praticien expose clairement aux usagers les techniques employées : il n’y a pas de bonne ou de mauvaise technique, chacune pouvant répondre aux différents besoins de la personne, et à des moments différents.

Il est ainsi important de pouvoir distinguer et expliquer :

  • les courants (occidental, asiatique, énergétique chinoise, sud-africaine, etc.)
  • les méthodes (Ingham, énergétique chinoise, Dien Chan, Réflexologie Thérapie Total Faure Alderson, Réflexothérapie occipito-podale, Techniques réflexes conjonctives, périostées et viscéro-cutanées, etc.)
  • les types de réflexologies (plantaire, palmaire, crânienne, faciale, dorsale, auriculaire)
  • les outils de la stimulation réflexe (la main, les doigts, le pouce ou des instruments)
  • les cartographies : les emplacements / les localisations des points et des zones réflexes peuvent varier en fonction des modèles de projection du corps humain.
  • 01. Intitulé / désignation de la pratique
  • 02. Rationnel
    • pourquoi cette pratique
    • localisation continent / pays
    • ce que l’on sait de ses mécanismes d’action connus ou hypothétiques, etc.
    • bénéfices attendus pour les usagers
  • 03. Information praticien
    • qui peut pratiquer ?
    • quelle est la formation recommandée ?
  • 04. Description de la pratique
    • comment est-elle mise en œuvre ?
    • qu’est-ce qui singularise cette pratique vis-à-vis des autres pratiques produisant plus ou moins les mêmes effets ?
    • pourquoi et dans quelles situations la réflexologie pourrait être recommandée ou être remplacée par une méthode ou approche plus pertinente ?
    • quels sont les effets non spécifiques (par exemple : ce qu’apporte la pratique de la réflexologie qui n’est pas lié aux manipulations mais à la relation entre le client et le praticien, à l’ambiance, à la relaxation…)
  • 05. Indications
    • troubles, pathologies et symptômes
    • contre-indications
  • 06. Effets indésirables
    • EI connus
    • ou à défaut, points de vigilance
  • 07. Point sur l’évaluation scientifique de la pratique
    • publications scientifiques et méta-analyses
    • interprétation synthétique dans le contexte des pratiques complémentaires
  • 08. Conclusion / synthèse
  • La Réflexologie selon la méthode d’Eunice Ingham
  • La Réflexologie selon la méthode énergétique chinoise – Méthode Mireille Meunier
  • Le Dien Chan – Méthode Bùi Quôc Chàu
  • Les méthodes issues de l’ostéopathie :
  • Réflexologie Thérapie Total Faure Alderson – Méthode Martine Faure Alderson
  • Réflexothérapie occipito-podale – Méthode Guy Boitout
  • Techniques Réflexes périostées, tissus conjonctifs et viscéro-cutanées – Méthode Elisabeth Breton

A savoir : il existe une multitude de formations mixtes, combinant plusieurs courants.



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